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Alors que pour plusieurs entreprises dans le monde, la pandémie du Covid-19 représente le coup dur de leur existence, pour d’autres entreprises, cette crise sanitaire mondiale n’est qu’un aléa de plus dans une histoire marquée par les guerres, les catastrophes naturelles, les changements de régimes politiques, et les crises économiques et financières.
Tenez par exemple. Le fabricant Japonais des consoles de jeu Nintendo a 132 ans d’existence. Créée le 23 septembre 1889 par Fusajiro Yamauchi pour vendre des jeux de cartes en carton qu’il avait fabriqué lui-même, Nintendo était une petite entreprise artisanale qui a évolué en s’adaptant sans cesse aux nouveaux besoins. Cette entreprise très petite à ses débuts, a traversé plusieurs épidémies de choléra, deux guerres mondiales, sans compter les multiples séismes et Tsunami que le Japon a connu ces cent dernières années. Or malgré cela, l’entreprise Nintendo est toujours vivante 100 ans après.
Comme Nintendo, de nombreuses entreprises mondialement connues aujourd’hui n’étaient que des Petites Entreprises Familiales au moment de leur création. Coca-Cola, IBM, Heineken, Renault, Hermes, Louis Vitton, General Electric, Air Liquide, Nestlé. Employant moins de 10 personnes à leur création, elles ont grandi au fil des ans pour devenir des moyennes entreprises, puis des grandes entreprises, qui ont plus de 100 ans aujourd’hui. Elles ont toutes traversé deux guerres mondiales, des crises économiques et financières, des ruptures technologiques, le choc pétrolier des années 70, des changements politiques majeures dans leurs pays d’origine, une concurrence acharnée et des crises sanitaires . . . Toutes ont lutté contre vents et marées pour rester dans la course et assurer, au fil des ans, une croissance durable.
La question fondamentale à se poser est donc celle-ci : Pourquoi partout dans le monde, certaines entreprises petites à leur création progressent-elles sans cesse en âge au fil des ans, tandis que d’autres, beaucoup plus nombreuses, n’atteignent pas deux ans d’existence après leur création ?
En d’autres termes, quel est le secret des entreprises qui naissent petites avec un effectif très réduit au départ, mais grandissent normalement au fil des ans jusqu’à devenir successivement des entreprises adolescentes (âgées de 12 à 17 ans) ? Des entreprises majeures (âgées de 18 à 30 ans) ? Des entreprises matures (âgées de 31 à 50 ans) ? Des entreprises robustes (âgées de 51 à 80 ans) ? Et si ce type de croissance d’entreprise basée sur la longévité peut vous inspirer comme étant l’un des principaux buts à poursuivre, que devez-vous faire au préalable en tant que dirigeants, promoteurs ou futurs créateurs d’entreprises, pour que vos bébés entreprises ne naissent pas prématurément et ne meurt pas après seulement deux ans d’existence (entreprises nourrisonnes) ou entre 2 et 11 ans d’existence (entreprises enfantines) ?
À ce niveau, c’est déjà bien pour vous de savoir dans quelle catégorie votre entreprise se situe en fonction de son âge. L’entreprise que vous avez créée ou celle dans laquelle vous travaillez actuellement est-elle fœtale, nourrisonnes, enfantines, adolescentes, majeures, matures, robustes ? Et si vous en êtes le principal dirigeant, quel est le but prioritaire de sa croissance ? Travaillez-vous premièrement pour accroître le chiffre d’affaires et les bénéfices de l’entreprise ? Ou alors, travaillez-vous prioritairement pour faire grandir durablement votre entreprise de son l’âge fœtal (entre 1 jour et 11 mois), jusqu’à l’âge robuste (51 ans au moins) ?
Si le but de la croissance que vous désirez pour votre entreprise est prioritairement d’ordre financier, (accroissement du capital et du chiffre d’affaires chaque année), c’est votre droit, et vous êtes libres de définir les ordres de priorité de la croissance de votre entreprise comme vous le voulez et comme vous l’avez décidé. Mais avant d’opter pour ce type de croissance basée sur l’aspect financier et à la mode dans les start-up (jeunes entreprises souples et innovantes ayant un fort potentiel de croissance), il est bon que vous sachiez avant toutes choses pourquoi la majorité d’entre elles sont mortes très jeunes, en misant prioritairement sur la croissance d’ordre financier et non sur la croissance d’ordre temporel.
Selon l’agence d’informations économiques et sectorielles Ecofin, sur 500 start-up créées en Afrique entre 2010 et 2018, plus de la moitié ont fermé. Les pays ayant connu les taux de fermeture les plus élevés sont l’Ethiopie (75%), le Rwanda (75%), le Ghana (73%), Le Nigéria (61%), l’Afrique du Sud (54%). Et ces pays ne sont pas les moindres sur le continent africain en matière de prospérité économique. Pour les analystes africains, les causes communes des fermetures de start-up en Afrique se résument par le manque d’expérience des promoteurs, l’absence de marché, la faible demande, la défaite face à la concurrence, le coût élevé de la création de produits originaux, et le manque de fonds.
Hors du continent africain, 80% des start-up échouent en France selon les statistiques de l’INSEE. Aux Etats-Unis le taux d’échec des start-up est de 67% sur 2 ans, tandis qu’il est de 90% en Inde sur 2 ans. Pour les analystes européens où l’accès aux capitaux n’est pas un problème comme en Afrique, « la principale cause des échecs de nombreuses start-up se trouve dans la recherche de la taille critique, qui les amène à brûler beaucoup de cash pour aller vite. Ce qui engendre une croissance folle à laquelle elles ne sont pas suffisamment préparées. Bilan : charges mal maîtrisées, mauvaises publicité liée à des clients mécontents, échec d’une seconde ou troisième levée de fonds. . . Cette obsession pour la croissance au détriment de la rentabilité, la start-up Save en sait quelque chose. Après avoir consommé énormément de cash, la société n’était plus assez rentable pour rembourser ses dettes. Une chute brutale qui l’a conduite à licencier un tiers de ses effectifs en 2016.» ─ Lina Tchalabi.
Alors, que vous soyez créateur, promoteur ou dirigeant d’une start-up ou d’une entreprise conventionnelle en Afrique ou Hors d’Afrique, ne courez pas si vite. Car si le but que vous poursuivez est prioritairement basé sur l’accroissement du chiffre d’affaires et la recherche de la taille critique, votre entreprise risque de chuter brutalement et d’écourter son existence.
Mais si le but de la croissance que vous désirez pour votre entreprise est prioritairement d’ordre temporel, que vous soyez une entreprise conventionnelle ou une start-up, chercher d’abord à connaître et à comprendre ce qui détermine la survie et la longévité de certaines PME au Cameroun. Puis, apprenez aussi à connaître le secret des entreprises qui atteignent et dépassent l’âge robuste (51 à 80 ans) en Europe et dans le reste du monde.
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